Il est assez difficile de concevoir la croissance personnelle lorsqu’une personne porte en elle un malaise, un mal de vivre. Sa solution, avec sa solitude et son isolement, son incapacité d’être en relation avec l’autre, est tributaire de la cessation de cette douleur insupportable.
La consommation de substance psycho-active ou de psychotrope si vous préférez, devient La solution. La prise de substance permet l’arrêt de la souffrance presque instantanément. Réel soulagement, mais temporaire et illusoire, car la personne s’installe dans la fuite. La fuite de la réalité. La fuite de sa réalité interne.
Nous pouvons déjà entrevoir le début du cycle de la dépendance qui s’amorce à travers des habitudes de vie centrées sur la consommation pour régler les problèmes. Ainsi, insidieusement, la prise de substance deviendra de plus en plus quantitative et rapprochée dans le temps. La tolérance physique fait en sorte que le corps s’adapte au dosage de la substance et en demande de plus en plus pour avoir le même effet recherché.
C’est pour cette raison que l’on parle de perte d’efficacité du produit. Et perte d’efficacité de la personne parce que tout ce qui compte pour elle, s’en tient à la prise de sa substance de choix. Avec la tolérance, il n’est pas rare de voir l’ajout d’autres substances, pour retrouver l’effet recherché euphorisant. Bien que le monde des toxicomanies soit multi-factoriels et complexes, un incontournable se présente assez rapidement : l’accumulation des problèmes. Physique, psychologique, social, financier, travail, familial, relationnel.
Le/la dépendant/e se retrouve avec des conséquences négatives dans tous les domaines de sa vie, sur du plus ou moins long terme, en fonction de plusieurs facteurs dont le choix des substances. Et, il/elle ne cessera pas de consommer pour autant tellement la perte de maîtrise de sa vie s’aggrave et que finalement, c’est la substance qui mène la vie de la personne.
S’ajoute le sentiment d’échec qui devient lui aussi insupportable. Alors, l’issu pour contrer cette douleur viendra amplifier la fuite.Mais à travers ce sentiment d’échec s’immisce au coeur même de l’image de soi, une perte importante : l’estime de soi. En d’autres mots, la personne ne tient même plus compte du sens de la valeur qu’elle peut s’attribuer. L’indifférence et le je m’en foutisme cache très bien le fracassement sourd de la honte.
Alors il devient assez compliqué de garder le cap sur sa capacité de faire face à la vie et d’en prendre ses responsabilités. De toute façon, rendu là, il n’y a plus trop d’intérêt pour se prendre en charge ni se responsabiliser. La seule chose qui compte, c’est de consommer. Consommer pour vivre et vivre pour consommer.
Bien certainement, le tableau présent est assez sombre et ténébreux. La réalité est que ce portrait est la tragique et triste réalité. Et malgré ce grand désespoir, soyez assuré qu’il existe une porte de sortie.
Le rétablissement.
Le seul hic, personne ne peut forcer une personne à changer. Comme l’adage le dit « tu peux amener le cheval à l’abreuvoir, mais tu ne peux pas forcer le cheval à boire. » Tu peux tout essayer pour enrayer la consommation dans la vie de la personne, rien n’y fait si ce n’est que le mensonge deviendra une panoplie de stratégies d’évitement. Ton résultat à toi : épuisement, dépression; ou tu commences toi-même à consommer.
Une seule recommandation. Le choix, la décision de cesser de consommation doit venir uniquement de la personne qui consomme. Cela peut sembler assez radical, sauf que les faits indiquent que tant et aussi longtemps que la personne cesse de consommer pour les autres, ça ne fonctionne pas. Le/la dépendant/e doit avoir le désir sincère de vouloir s’en sortir pour lui-même, en premier lieu.
Ici siège la victoire sur la dépendance et le choix personnel de se rétablir.